Par sa soudaineté et sa virulence, l’épidémie de Covid-19 a pris le monde entier au dépourvu et la crise économique qui s’ensuit n’épargne aucun secteur d’activité. Après avoir rencontré un succès fulgurant (environ 1 800 sites en France et près de 20 000 à travers le monde), les espaces de coworking souffrent eux aussi des conséquences économiques du Coronavirus. Mais face à l’émergence accélérée de nouveaux modèles de travail hybrides, le modèle pourrait bien tirer son épingle du jeu et faire de cette crise une opportunité.
Le confinement a permis d’expérimenter le travail en remote à grande échelle
Selon les chiffres du Ministère du Travail, près d’un quart des salariés français était en télétravail lors du premier confinement du printemps 2020, contre seulement 7% auparavant. Ainsi, durant 8 semaines, même les entreprises les plus frileuses ont tenté l’expérience du travail à distance.
De cet épisode inédit, il ressort que les salariés qui ont expérimenté le home-office plébiscitent cette nouvelle autonomie et apprécient de passer moins de temps dans les transports dont on sait qu’il impacte grandement les niveaux de fatigue et de stress.
De manière générale, le télétravail participe donc à l’équilibre vie pro / vie perso des collaborateurs. Mais il n’en demeure pas moins que travailler depuis son domicile n’est pas la panacée. De nombreuses études réalisées pendant et après le confinement ont en effet mis en lumière des conditions de travail pas toujours optimales (matériel inadapté, mauvaise ergonomie, pas d’espace dédié) et des risques psycho-sociaux bien réels tels que la surcharge cognitive, le blurring (débordement du travail sur la vie personnelle), le stress généré par un management à distance parfois trop contrôlant sans oublier, bien sûr, la sensation d’isolement et l’affaiblissement des relations interpersonnelles.
D’ailleurs, pendant que Twitter annonçait à ses salariés qu’ils pourraient travailler en home-office « à vie », d’autres acteurs démontraient que les actifs étaient désireux de revenir au bureau ou dans un tiers-lieux, à la fois pour retrouver des conditions matérielles convenables, mais aussi pour revoir leurs collègues et renouer avec leur vie sociale.
La solution semble donc se trouver dans l’adoption d’un modèle hybride mêlant présentiel et remote, avec des néo-télétravailleurs exerçant non pas depuis leur domicile mais à partir d’espaces de coworking qui proposent un environnement professionnel adapté et convivial.
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La place du coworking confortée dans l’organisation du travail post-covid
L’avènement du numérique avait déjà donné un gros coup d’accélérateur au travail nomade : de grands groupes tels que PwC, Axa, TF1, PSA, L’Oréal, Danone ou encore Sanofi ont implémenté depuis plusieurs années les principes du flex-office. Or, face à la crise actuelle et à ces nouvelles tendances d’agile-working, de plus en plus d’entreprises questionnent elles aussi leur stratégie immobilière : d’après une récente étude réalisée en juin 2020 auprès de 150 utilisateurs, 50% d’entre eux envisagent de réduire leurs surfaces de bureaux. Mais si downsizing permet de réduire ses coûts fixes et de préserver sa trésorerie, il doit aussi s’accompagner d’une réflexion stratégique globale sur l’organisation du travail.
Le bureau se positionne en effet de plus en plus tel un hub corporate pensé comme un lieu d’échanges stimulant la créativité et l’innovation, et renforçant l’esprit d’équipe. Ainsi, à Seattle, les 4 000 collaborateurs du siège de Starbucks ne devraient pas retourner au bureau avant l’automne 2021. Cette décision, prise en partie à cause du Covid-19, résulte également d’un projet de transformation des locaux : plus de bureaux privés ou attribués, les salariés ne se déplaceront au siège que lorsqu’ils auront besoin de rencontrer leurs collègues et de collaborer avec les équipes. Ils réserveront alors une place de parking, un bureau, une salle de réunion ou bien se rassembleront tout simplement autour d’un café.
Parallèlement, il apparait clairement que l’avenir du bureau ne se résume plus à un seul lieu, mais à un écosystème d’espaces composés du siège social et de tiers lieux dont font bien évidemment partie les espaces de coworking. Comme l’explique David Leclabart (directeur de l’agence Australie) dans les colonnes du magazine Challenges, le groupe de communication souhaite désormais proposer à ses collaborateurs de travailler au choix, depuis les bureaux ou bien dans l’un des 30 sites franciliens d’un opérateur de coworking.
Enfin, autre tendance qui semble aussi peser en faveur du coworking, c’est celle de la décentralisation. Aux Etats-Unis par exemple, Amazon et Pinterest ont récemment annoncé qu’ils envisageaient de réduire la taille de leurs QG californiens et d’ouvrir des bureaux satellites à Denver, Phoenix ou encore à San Diego. De nouvelles implantations dans des villes plus accessibles (tant au niveau des loyers de bureaux que du budget logement des salariés) élargissent en effet les opportunités d’embauche à des talents venus d’horizons différents. Une entreprise parisienne pourra ainsi louer des bureaux aménagés en flex-office au cœur de Paris QCA et intégrer à son écosystème des sites de coworking localisés en régions ou même, pourquoi pas, à la campagne ! Car même si l’on est loin de l’exode urbain que certains prédisaient à la sortie du premier confinement, l’expérimentation du remote a permis à certains salariés d’envisager plus concrètement la possibilité d’un déménagement dans une métropole régionale.
Au regard de ces différentes études, analyses et autres mouvements récents, la crise sanitaire n’aura donc ni tué le bureau, ni remis en cause les espace de cotravail. Il apparaît en effet plus qu’évident que les espaces de coworking offrent aujourd’hui la flexibilité indispensable aux entreprises pour organiser leur résilience dans le sillage du Covid-19.